Un peu d'histoire
Notre commune partage avec son homonyme de Lomagne un nom qui évoque une hauteur solidement fortifiée, mais on n’y rencontre pas la moindre agglomération.
Que s’est-il passé?
Ce secteur dépendant de la vicomté de Bruniquel au temporel et de la paroisse de Saint Maffre au spirituel était, avant le XIVème siècle, peuplé d’agriculteurs vivant sur des mas (petites unités d’exploitation comprenant la ferme et les terres aux alentours). Mais on était ici assez loin de Bruniquel, et les paysans formèrent au XIIIème siècle une communauté d’habitants administrés par des jurats (conseil municipal d’aujourd’hui).
En 1371, pour affronter l’insécurité de la guerre de Cent Ans, ils demandèrent au vicomte l’autorisation de bâtir un fort sur l’une des collines. Elle leur fut accordée, et une charte de fondation vint officialiser la naissance de ce regroupement. Tel fut Puygaillard, une fortification établie en urgence sur un pech afin de protéger une petite agglomération. Toujours sous prétexte d’éloignement et de sécurité, les jurats demandèrent rapidement, la construction d’une église avec un cimetière à proximité du nouveau village. Il fallait jusqu’à lors se rendre à l’église de Saint Maffre, certes distante de trois kilomètres à peine, mais à vol d’oiseau! A pied, par les vallons, c’est un autre exercice, en ces temps troublés où l’on n’était pas assuré de revenir chez soi. Le curé de Saint Maffre ne l’entendit pas de cette oreille (des paroissiens en moins, c’était des revenus en moins!) et intenta un procès, mais Puygaillard obtint gain de cause et la petite église Saint Léonard s’éleva sur une butte naturelle à côté du village.
Seulement voilà, les bonnes raisons d’un siècle de guerre ne sont plus forcément valables aux siècles de paix. Le calme revenu au milieu du XVème siècle, fut fatal à Puygaillard qui n’avait plus de raison d’être et se dépeupla au profit de la campagne, comme avant la guerre. S’il restait encore 25 maisons en 1650, les fortifications furent démolies vers 1700. Seuls les fossés demeurèrent, autour d’un site qui continua de se vider. En 1834, on comptait moins de 10 maisons, et l’exode rural du XIème siècle paracheva l’ouvrage, il n’y a aujourd’hui plus rien à l ‘emplacement de Puygaillard. Le cœur de la commune, mairie, école, place, se fixa alors près du seul point demeuré stable depuis la fin du Moyen Age, l’église Saint Léonard.